rené Perez / le télégramme
Page 1 sur 1
rené Perez / le télégramme
J'adore le style et je suis Fan de son humour....il publie un article dans le télégramme du samedi....le dernier s'appelle :
Embrouille aux Açores
Mais qu'est-ce que c'est que ce binz? Voilà qu'il fait plus chaud en automne qu'en été, qu'on remplace les marrons chauds par des glaces à la pistache et que l'anticyclone des Açores nous refait le coup du printemps dernier, après s'être mis aux abonnés absents pendant tout l'été. On n'y comprend plus rien. Vraiment plus rien. Et du coup, on finit par se poser crûment la question: mais qu'est-ce qu'ils foutent aux Açores? Ces îles, faut-il le rappeler, c'est un peu la Corse du Portugal. Quelques confettis au milieu de l'Atlantique qui n'ont qu'une seule spécialité: l'anticyclone. Là-bas, on en produit depuis des millénaires, en se passant la recette de génération en génération. Les Açoriens fabriquent les anticyclones comme les Corses produisent de l'omerta: en silence. D'ailleurs, personne au monde n'a encore réussi à filmer la naissance d'un anticyclone aux Açores. C'est dire si le secret de fabrication est bien gardé. Quand on se promène dans les rues de la capitale, Ponta Delgada, on constate d'ailleurs que l'artisanat local n'est pas très varié. Dans les boutiques de souvenirs, on ne vend pratiquement que des boules à neige anticycloniques. C'est simple: quand on retourne la boule, la neige tombe sur l'anticyclone. C'est original mais révélateur de la mono-activité de ces îles. À ce détail près que les Acores, ces temps-ci, c'est un peu comme la Grèce: un sacré bol d'air! La fabrication d'anticyclones patine, les délais de livraison sont fantaisistes, la qualité n'est plus ce qu'elle était... Si ça continue, on va nous envoyer des anticyclones des Açores fabriqués en Chine. Résultat: on reçoit des anticyclones maousses costauds en avril et fin septembre. Mais en été, quand on en a le plus grand besoin, ils sont trop poussifs pour arrêter les chapelets de dépressions que ces fourbes d'Anglais nous envoient, comme les volées de flèches à la bataille d'Azincourt. La Commission européenne, qui a décidé d'envoyer des émissaires enquêteurs pour aller voir chez les Grecs, serait bien inspirée de se pencher sur ce qui se passe du côté des Açores. Parce que, si ça continue comme ça, on va passer janvier au balcon, le 14juillet aux tisons, en août remets ta doudoune et à la Saint-Sylvestre, tu peux te laisser hâler! Le binz intégral. Si l'Europe ne fait rien, l'embrouille des Açores va finir par nous dérégler le métabolisme, affoler la faune et la flore, décoiffer le tourisme breton et nous déboussoler plus encore que la crise grecque.
René Perez
Embrouille aux Açores
Mais qu'est-ce que c'est que ce binz? Voilà qu'il fait plus chaud en automne qu'en été, qu'on remplace les marrons chauds par des glaces à la pistache et que l'anticyclone des Açores nous refait le coup du printemps dernier, après s'être mis aux abonnés absents pendant tout l'été. On n'y comprend plus rien. Vraiment plus rien. Et du coup, on finit par se poser crûment la question: mais qu'est-ce qu'ils foutent aux Açores? Ces îles, faut-il le rappeler, c'est un peu la Corse du Portugal. Quelques confettis au milieu de l'Atlantique qui n'ont qu'une seule spécialité: l'anticyclone. Là-bas, on en produit depuis des millénaires, en se passant la recette de génération en génération. Les Açoriens fabriquent les anticyclones comme les Corses produisent de l'omerta: en silence. D'ailleurs, personne au monde n'a encore réussi à filmer la naissance d'un anticyclone aux Açores. C'est dire si le secret de fabrication est bien gardé. Quand on se promène dans les rues de la capitale, Ponta Delgada, on constate d'ailleurs que l'artisanat local n'est pas très varié. Dans les boutiques de souvenirs, on ne vend pratiquement que des boules à neige anticycloniques. C'est simple: quand on retourne la boule, la neige tombe sur l'anticyclone. C'est original mais révélateur de la mono-activité de ces îles. À ce détail près que les Acores, ces temps-ci, c'est un peu comme la Grèce: un sacré bol d'air! La fabrication d'anticyclones patine, les délais de livraison sont fantaisistes, la qualité n'est plus ce qu'elle était... Si ça continue, on va nous envoyer des anticyclones des Açores fabriqués en Chine. Résultat: on reçoit des anticyclones maousses costauds en avril et fin septembre. Mais en été, quand on en a le plus grand besoin, ils sont trop poussifs pour arrêter les chapelets de dépressions que ces fourbes d'Anglais nous envoient, comme les volées de flèches à la bataille d'Azincourt. La Commission européenne, qui a décidé d'envoyer des émissaires enquêteurs pour aller voir chez les Grecs, serait bien inspirée de se pencher sur ce qui se passe du côté des Açores. Parce que, si ça continue comme ça, on va passer janvier au balcon, le 14juillet aux tisons, en août remets ta doudoune et à la Saint-Sylvestre, tu peux te laisser hâler! Le binz intégral. Si l'Europe ne fait rien, l'embrouille des Açores va finir par nous dérégler le métabolisme, affoler la faune et la flore, décoiffer le tourisme breton et nous déboussoler plus encore que la crise grecque.
René Perez
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum