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un peu de culture motoristique...

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Message par Admin/Denis. Ven 7 Oct - 7:16

Biker : Né un quatre juillet.

L'émergence du phénomène «biker» que l'on peut traduire sans détours de ce coté-ci de l'Atlantique par «motard», voit le jour avec la fin de la seconde guerre mondiale.
De retour au pays, les boys ne peuvent se fondre dans cette Amérique ultra-conservatrice au puritanisme magnifié par Walt Disney et déjà bien cadenassée par le tout puissant directeur du F.B.I., John Edgar Hoover.

Pour certains, l'attrait pour ce satané engin à deux roues serait dû simplement au fait que les motos US (Harley-Davidson et Indian) ont un bruit qui rappelle celui d'un B17 ou d'un Vought Corsair. S'il est vrai que beaucoup de ces nouveaux motards sont d'anciens pilotes ou membres d'équipage, cela me semble un peu court.
Ne l'oublions pas, l'Amérique au tournant des années cinquante, c'est plus que tout le royaume de l'automobile reine et l'essence même de l'American Way Of Life.
La moto, de part sa marginalité, permet de se réunir entre frères d'arme, de retrouver la camaraderie née sur les champs de batailles d'Europe ou du Pacifique. C’est aussi le risque et donc l’adrénaline; cette même adrénaline qui coulait dans leurs veines lors d’un débarquement ou sous la DCA ennemie
La moto est avant tout le refuge et la révolte d'une jeunesse brisée, incomprise et en colère contre cette immuable société américaine. C'est un premier divorce mais loin d'être le dernier !

Cette nouvelle donne de la moto est particulièrement vivace sur la cote Ouest car le climat permet de l'utiliser toute l'année et de s'affranchir de la sacro-sainte automobile qui fait tant rêver l'Américain moyen.
Peu à peu, des clubs informels se constituent. Ce sont les MC pour Motorcycle Club.
Les bikers ne peuvent adhérer aux structures existantes.
Durant l'entre-deux guerres, la motocyclette était un divertissement décalé pour la haute société. Elle permettait de se faire des frissons en revivant la conquête de l'Ouest sur de luxueuses montures comme les Indian ou Henderson 4 cylindres.
Les moto club existants sont une sorte de Rotary Club motorisé. On y porte par exemple guêtres, cravate et veston. Les clubs affiliés à la fédération motocycliste US (AMA) demandent aux adhérents de revêtir un uniforme aux couleurs de la section locale. Le cuir et les bottes sont réservés aux compétitions.
C’en est vraiment trop pour cette jeunesse qui combattait des régimes qui avaient un goût immodéré pour... les uniformes !

Les premiers moto club « outlaw », (cette dénomination de "hors la loi" a été donnée par la fédération) voit le jour dès l'année 1946.
Il s'agit d'un agrégat de motards se retrouvant au hasard d'un bar qui fait généralement office de station service. Comme dans un autre quartier ou dans la ville voisine, il y a une autre bande qui « sévit » dans un autre troquet, les « hors la loi » se trouvent un logo et un nom de baptême.
Les deux plus importants moto club qui inventent la pratique moderne de la moto sont à Los Angeles, les Gallopin'Goose et les Boozefighters. Ce dernier comptera deux antennes dès 1947, l'une à San Francisco et l'autre, à San Pedro. Le Boozefighters Motorcycle Club (site du BFMC)est toujours bien vivant.
Nous ne pouvons passer sous silence une structure en devenir, les « Pissed Off Bastard Of Bloomingthon » qui dès 1948 deviendront les Hells Angels (site du HAMC). Jack Kerouac et le héros de « Sur la Route » Neil Cassidy fréquentent le Market Street Commando, basé à San Francisco, qui sera le second chapitre du Hells Angels Motorcycle Club.
Le credo des bikers est de se faire plaisir et d'oublier la guerre. Ce sont aussi des sportifs qui pratiquent la moto sous toutes ses formes : dragster, speedway, tout terrain, etc.
Si les plus argentés d’entre-deux roulent sur le nec plus ultra de l'époque en terme de performance, les motos anglaises, la grande majorité s'est payée avec deux mois de solde un V-Twin yankee d'avant guerre.
Afin de le rendre plus performant, ils délestent ces motos de leurs lourds garde boue, mettent une petite selle et gonflent parfois le moteur. Ce sont les bobbers qui donneront naissance dès le début des années 50 au chopper. Parfois, on orne ce « terrible engin » d'une pin-up, encore une réminiscence de la guerre et du Noose Art (décoration des avions). C'est donc au sein de ces clubs que s'invente la kustom kulture ou l'art de la personnalisation (Von Dutch fréquente d'ailleurs les clubs de Los Angeles). Les MC organisent les week-end des " Field Meets " dans la Sierra Nevada qui ne différent pas des concentrations actuelles.
Si les premiers bikers fréquentent quelques fois les prisons, c'est uniquement pour un excès de vitesse ou pour avoir bu de l'alcool sur la voie publique...
Nous sommes très loin de la bande criminelle organisée dépeinte par la presse suite au « non événement » d'Hollister en juillet 1947 et qui donnera naissance au film « l'Equipée Sauvage ». Biker : Né un quatre juillet.

Le 4 juillet 1947 à Hollister, ceux que l’on ne nomment pas encore « motard » ou « biker », entrent dans l'histoire de la motocyclette par la grande porte et par là même dans l'histoire des mouvements sociaux qui vont ponctuer et profondément modifier la société occidentale de la seconde moitié du vingtième siècle.
Ce petit bourg agricole à 60 km au sud de San Francisco voit débarquer en ce jour de fête nationale 4 à 5000 motards venus de tous les états de l'Ouest américain. Notons que c'est le premier week end de trois jours depuis la fin de la guerre.
La fédération ainsi que la ville organisent le « Gipsy Tour », une manifestation sportive au Bolado Racetrack. Celui-ci ne peut accueillir la grande majorité des motards. Ces derniers prennent possession de la main street, la San Benito Avenue. Les 6 policiers de la ville coupent l'artère à la circulation automobile. Rapidement, les motards vont y organiser des courses d'accélération et des cascades. Les 27 bars (la ville est le plus important marché à bestiaux du Nord de la Californie) que comptent le bourg sont pris d'assaut. Durant 40 heures, la ville est un Barnum mécanique. Les motards dorment sur les pelouses des particuliers. Ils entrent en moto dans les bars.
A 15 heures 55, le samedi 5 juillet 1947, le chef de la police d'Hollister, Fred Earle, appelle à la rescousse les Californian Highway Patrolmen (CHP). 40 hommes débarquent à Hollister à 18 heures.
Quelques tirs de lacrymogènes n'effraient pas les anciens combattants qui ont vu bien pire !
Le capitaine LT Ben Torrès, qui commande l'escouade, à l’idée de réquisitionner un orchestre devant se produire en ville et l’installe sur le plateau d'un camion.
Ce dernier et son drôle de chargement entre sur la main street à la tombée de la nuit. Immédiatement, il se forme derrière lui un long cortège dansant qui aiguillonné par les CHP fini par se disloquer.
A minuit, la San Benito Avenue, littéralement couverte d'un lit de verre brisé, est rendue à ses habitants.
La fiesta d'Hollister aura finalement durée moins de 40 heures. 50 personnes ont été arrêtées pour des délits mineurs tel qu’ivresse sur la voie publique et conduite dangereuse. 40 bikers sont à l'hôpital Hazel Hawkins pour des bobos : coupures, intoxications aux lacrymogènes et comas éthyliques.
BERT KIRK, conseiller municipal déclarera : « Il apparaît qu'il n'y a pas eu de dommages sérieux. Les motards se sont fait plus de mal à eux-mêmes qu'à la ville ! ».

Quant la machine médiatique se met en marche...
C.J Doughty et le photographe Barney Paterson couvraient le Gipsy Tour pour le compte du San Francisco Chronicle. C'était les deux seuls journalistes en ville pour ce qui va devenir les « Evénements d'Hollister ».
Tous deux, notamment en mettant en scène la célèbre photo du biker ivre sur sa Harley Davidson Knucklehead qui fera une pleine page dans le numéro de 21 juillet 1947 de Life Magazine, ont très vite compris qu'il tenait un scoop en y mettant une bonne louche de journalisme à sensation.
Ainsi, dès le 6 au matin, il publie un premier papier intitulé: « Ravage à Hollister ». Ils vendent de leur propre chef photos et articles à l'agence de presse : Associated Press. L'idée d'un gang de motards mettant à sac une petite ville est née et elle fait le tour des rédactions d'Est en Ouest !
Dès le 7, les journaux rivalisent avec des Unes à l'odeur de souffre. Le San Francisco Chronicle titre sur «un bain de sang et de bière à Hollister », Le San Francisco Examiner rétorque avec « La bataille d'Hollister » .
La sur-médiatisation des incidents d'Hollister nourrit d'autant plus les tabloïds qu'à Riverside, dans le sud de la Californie, d'autres échauffourées éclatent en 1948, toujours un 4 juillet.

« L’Equipée Sauvage » (« The Wild Ones » en anglais) sort aux USA en 1953.
Il est réalisé par Laslo Benedeck mais l’homme qui porte ce film est son producteur, Stanley Kramer. Il s’agit pour tous d’une série B. Le film a ainsi été tourné en 24 jours au studio de la Columbia sur pellicule noire et blanche.
Stanley Kramer met donc en image la psychose, largement entretenue par la presse depuis 1947, d’une horde motorisée envahissant la main street d’une paisible bourgade avant de la mettre à sac. Il engage Marlon Brando, déjà une énorme vedette depuis «Un Tramway Nommé Désir » et un jeune acteur en devenir, Lee Marvin, qui jouera le rôle du « bad guy ».
« Omni par les adultes et idolâtré par la jeunesse », telle pourrait être la maxime du film.
L’Equipé Sauvage sera ainsi interdit en Angleterre jusqu’en 1968 ! ! !
Suite au film, les ventes de blousons noirs vont exploser alors que les premiers bikers portaient des blousons d’aviateur. Les posters de Brando posant devant sa Triumph vont orner les chambres des adolescents du monde entier.
Signalons que Lee Marvin, qui joue le rôle de « Chino » a la dégaine, la moto (l’une des trop rares Harley Davidson, qui plus est bobberisé, du film ! ) et la gouaille d’un véritable biker qui « sévissait » sur la cote Ouest.
Mais la vraie star de ce film est incontestablement la horde furieuse de bobbers et de motos anglaises slalomant sur les routes de Californie. Cette image hante et hantera longtemps l’inconscient de tous motards.

«L’Equipée Sauvage» donne à tout jamais une résonance mondiale, certes très déformée, au mouvement biker initié en Californie et l’inscrit à tout jamais dans la contre-culture au même titre que le Rock n’Roll naissant et le mouvement littéraire de la Beat Generation.
Qu’aurait été Hollister sans « L'Equipée Sauvage »
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Message par Invité Ven 7 Oct - 7:27

je connaissais la culture du potager...pas la motolistique..... Rolling Eyes ...ça peut pousser dans les montagnes noires ce truc là.... scratch

merci pour l'article. Wink ..et vive la culture..

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